Itinérances au long cours, itinérances des profondeurs
Dans la continuité du colloque que nous avons organisé et de l’ouvrage que nous avons publié autour du thème de l’itinérance (site sportsnature.org), nous souhaitons poursuivre la réflexion sur la question des relations de l’itinérance avec des immersions longues dans la nature. Dans la perspective d’une mutation sociétale, il nous semble important d’observer la place qu’occupent aujourd’hui ces pratiques et les relations avec la nature que celles-ci sous-tendent. En effet, à une époque marquée par un catastrophisme ambiant, relatif à la destruction des écosystèmes et par la valorisation d’une nature aménagée et domestiquée, le statut de ces itinérances interpelle. Faut-il les voir comme un prolongement des pratiques prométhéennes où il s’agit d’aller toujours plus loin dans la conquête des derniers espaces sauvages? Sont-elles l’expression d’une fuite de la société et des affres du monde ? Peuvent-elles se concevoir comme des épreuves initiatiques ? Sont-elles marquées par la volonté de s’immerger dans la diversité du monde à la recherche d’expériences récréatives esthétiques et mystiques ? Où peut-on les saisir comme l’annonce d’un mode de vie itinérant recherché par nos contemporains ? Sans doute, toutes ses explications peuvent se combiner ou s’opposer en fonction du projet des itinérants.