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MONDES SOCIAUX : Les mondes du surf


Par Ludovic Falaix et Jérôme Lafargue

Le surf est devenu un véritable phénomène de société. Tandis que certaines de ses figures médiatiques révolutionnent la pratique en suscitant l’adhésion de publics de plus en plus nombreux, des millions d’anonymes surfent à la belle saison ou bravent les intempéries les jours d’hiver pour aller chercher quelques secondes de bonheur. En même temps, le surf et ses acteurs nous en disent beaucoup sur les sociétés contemporaines et sur les manières de les vivre.

Au milieu du XXème siècle, le surf se structure et s’institutionnalise avec la création de compétitions internationales. Il acquiert ainsi les attributs de la modernité sportive. Il devient un élément de la structuration socio-spatiale et de la communication des stations balnéaires. Le mouvement sportif accompagne son développement. Les acteurs publics l’érigent en véritable ressource politique et territoriale.

En marge de ce modèle sportif, le surf se transforme en espace d’expérimentation de dynamiques sociales et culturelles subversives. Aux Etats-Unis notamment, les surfeurs sont stigmatisés comme des individus en rupture avec les injonctions du monde moderne fondées sur la recherche du progrès et la valorisation d’une pensée rationnelle. Ils élaborent une « culture surf » marquée par la contestation, dont l’originalité et la spontanéité sont cependant sujettes à caution. Forte des représentations qu’elle véhicule, cette culture débarque en Europe où les différentes marques commerciales n’hésitent pas à l’exploiter, non sans faire preuve d’un certain cynisme.

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